24-25 janvier 2013 - Paris - Rencontre Des mobilités durables dans le périurbain, est-ce possible ?

"Le desserrement urbain est l’objet de critiques récurrentes. A l’opposé des villes compactes, centres des civilisations urbaines européennes qui restent prônées par les tenants du développement durable car supposées économes en énergie, le périurbain apparaît comme le lieu de la dispersion, consommant excessivement tant l’énergie que les espaces agricoles et naturels. Un espace au bâti sans qualités, parce que sans architecte ni urbaniste, sans réelle urbanité ni aménités, refuge des classes moyennes et modestes chassées des villes par le prix du foncier, lieu aux liens sociaux faibles et labiles, où se développerait l’entre-soi ségrégatif ou le repli contraint. Un espace de l’impuissance politique, renforcée par l’émiettement communal et l’inconstance électorale. Un espace créé par la voiture et qui ne peut survivre sans, où l’usage des transports collectifs est inadapté. Ce discours sur le périurbain est régulièrement repris par les media comme par certains architectes de renom.
Des chercheurs semblent remettre en cause cette perspective en posant l’hypothèse que cet espace serait beaucoup plus complexe et plus diversifié, ce qui donne lieu à une multiplication des concepts pour le saisir : périurbain, péri-urbain, alter-urbain, suburban, rings, citta diffusa,
Zwischenstadt… Il pourrait être une autre manière pour les sociétés contemporaine de se mettre en espace, non pas forcément en opposition avec la ville compacte, mais dans une cohabitation, une complémentarité. Cet espace apparaîtrait alors moins néfaste qu’on ne le dit. Peut-être même pourrait-il devenir un lieu d’adaptabilité aux crises économiques, énergétique et climatique du XXIe
siècle - en quelque sorte, un alter-urbain durable. Nous voulons étudier cette hypothèse sous l’angle des mobilités, en croisant les regards de chercheurs, d’artistes, d’élus et de praticiens des transports. Sur quelles mobilités sont assis les modes de vie périurbains aujourd’hui ? Peut-on envisager des « bonnes vies durables » dans ces espaces à l’aune des enjeux énergétique, climatique et économique ? La notion de périurbain a-t-elle encore un sens ? Faudrait-il adopter un autre terme ? C’est ce que nous nous proposons d’explorer durant
ces deux jours."