LOGISTIQUE | Perdants et gagnants du développement logistique de la métropole parisienne : quelle géographie de la domination ?
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LOGISTIQUE | Perdants et gagnants du développement logistique de la métropole parisienne : quelle géographie de la domination ?
Perdants et gagnants du développement logistique de la métropole parisienne : quelle géographie de la domination ?
Nicolas Raimbault - IFSTTAR/AME/SPLOTT - Systèmes Productifs, Logistique, Organisation des Transports et Travail [2015]
SOURCE : https://halshs.archives-ouvertes.fr/hal-01232259v1
RESUME :
Les périphéries des grandes métropoles sont marquées par un développement, parfois fulgurant, d’entrepôts logistiques. Le fort développement du secteur logistique découle des mutations générales des systèmes productifs et distributifs : division accrue du travail à l’échelle mondiale, externalisation de certaines tâches et globalisation. Ces systèmes induisent de nombreux flux matériels. À charge des réseaux logistiques de les organiser. Concrètement, cela se traduit par un besoin d’espaces logistiques à proximité des grands marchés de consommation. Les couronnes périurbaines acquièrent de ce fait une opportunité nouvelle de développement économique, leur offrant une fonction autre que celle de villes-dortoirs, mais pouvant aussi poser localement de nouveaux problèmes. Ainsi la périurbanisation logistique s’inscrit-elle pleinement dans le chantier de l’analyse des périphéries comme « espaces sous domination et condition urbaine, niveau urbain sub-mondial » (DUMONT, HELLIER, 2010). Cette périurbanisation logistique est-elle porteuse d’une nouvelle fonction de centralité pour ces espaces ou constitue-t-elle au contraire un vecteur de domination plus aigüe encore ? Les différents acteurs du développement logistique adoptent bien souvent un discours de victimisation. D’une part la plupart des logisticiens, prestataires indépendants ou filiales de groupes industriels ou de la grande distribution, se dit dominé par leurs donneurs d’ordre. D’autre part les territoires qui accueillent ces activités s’affichent comme « territoires servants » des villes-centres et des autres territoires plus riches. Est-ce qu’une domination diffuse s’exerce sur tous les acteurs de ce développement économique qui apparait ainsi doublement périphérique ? Qui sont alors les dominants ? A ce titre, explorer la géographie logistique sous le prisme des rapports sociaux de domination nous semble particulièrement heuristique. Nous en développerons deux principales dimensions. Tout d’abord nous analyserons les dominations à l’œuvre dans le système de production des services logistiques sous l’angle de ses conséquences territoriales. Parallèlement, les activités logistiques nécessitant un cadre bâti de grande ampleur, nous analyserons aussi les dominations propres au système de production des espaces logistiques. Le développement logistique s’inscrit en ce sens dans les deux circuits d’accumulation du capital d’Harvey (1978) : « production de la survaleur » et « investissement dans le cadre bâti ». Ce dernier aspect nous amènera ensuite à interroger les dominations se déployant au sein de l’action publique, dans l’esprit du « chantier de la gouvernance » (STONE, 1989, LE GALES, 1995). Ces politiques, essentiellement locales, rendent possible le développement logistique et tout particulièrement la production spatiale qu’il exige. Comment les différentes échelles de domination s’articulent-t-elles ? Cette articulation est-elle facilitée par des logiques propres au secteur logistique ? Quel le rôle y tient le mode de production de l’espace logistique ? L’espace périurbain, et sa configuration particulière en termes de pouvoirs publics, constitue t-il un environnement favorable pour le développement logistique et ses logiques de financement ? Nous nous appuierons dans un premier temps sur un travail statistique et cartographique de la géographie des implantations logistiques (RAIMBAULT, BAHOKEN, 2014) pour caractériser les périphéries supportant le développement logistique dans la métropole parisienne (1). Puis, grâce à un travail de terrain mené auprès d’acteurs de l’aménagement, de l’immobilier logistique et de collectivités locales, nous analyserons les ressorts, en termes immobiliers (2) et d’actions publiques (3), de la fabrique des espaces logistiques.
Nicolas Raimbault - IFSTTAR/AME/SPLOTT - Systèmes Productifs, Logistique, Organisation des Transports et Travail [2015]
SOURCE : https://halshs.archives-ouvertes.fr/hal-01232259v1
RESUME :
Les périphéries des grandes métropoles sont marquées par un développement, parfois fulgurant, d’entrepôts logistiques. Le fort développement du secteur logistique découle des mutations générales des systèmes productifs et distributifs : division accrue du travail à l’échelle mondiale, externalisation de certaines tâches et globalisation. Ces systèmes induisent de nombreux flux matériels. À charge des réseaux logistiques de les organiser. Concrètement, cela se traduit par un besoin d’espaces logistiques à proximité des grands marchés de consommation. Les couronnes périurbaines acquièrent de ce fait une opportunité nouvelle de développement économique, leur offrant une fonction autre que celle de villes-dortoirs, mais pouvant aussi poser localement de nouveaux problèmes. Ainsi la périurbanisation logistique s’inscrit-elle pleinement dans le chantier de l’analyse des périphéries comme « espaces sous domination et condition urbaine, niveau urbain sub-mondial » (DUMONT, HELLIER, 2010). Cette périurbanisation logistique est-elle porteuse d’une nouvelle fonction de centralité pour ces espaces ou constitue-t-elle au contraire un vecteur de domination plus aigüe encore ? Les différents acteurs du développement logistique adoptent bien souvent un discours de victimisation. D’une part la plupart des logisticiens, prestataires indépendants ou filiales de groupes industriels ou de la grande distribution, se dit dominé par leurs donneurs d’ordre. D’autre part les territoires qui accueillent ces activités s’affichent comme « territoires servants » des villes-centres et des autres territoires plus riches. Est-ce qu’une domination diffuse s’exerce sur tous les acteurs de ce développement économique qui apparait ainsi doublement périphérique ? Qui sont alors les dominants ? A ce titre, explorer la géographie logistique sous le prisme des rapports sociaux de domination nous semble particulièrement heuristique. Nous en développerons deux principales dimensions. Tout d’abord nous analyserons les dominations à l’œuvre dans le système de production des services logistiques sous l’angle de ses conséquences territoriales. Parallèlement, les activités logistiques nécessitant un cadre bâti de grande ampleur, nous analyserons aussi les dominations propres au système de production des espaces logistiques. Le développement logistique s’inscrit en ce sens dans les deux circuits d’accumulation du capital d’Harvey (1978) : « production de la survaleur » et « investissement dans le cadre bâti ». Ce dernier aspect nous amènera ensuite à interroger les dominations se déployant au sein de l’action publique, dans l’esprit du « chantier de la gouvernance » (STONE, 1989, LE GALES, 1995). Ces politiques, essentiellement locales, rendent possible le développement logistique et tout particulièrement la production spatiale qu’il exige. Comment les différentes échelles de domination s’articulent-t-elles ? Cette articulation est-elle facilitée par des logiques propres au secteur logistique ? Quel le rôle y tient le mode de production de l’espace logistique ? L’espace périurbain, et sa configuration particulière en termes de pouvoirs publics, constitue t-il un environnement favorable pour le développement logistique et ses logiques de financement ? Nous nous appuierons dans un premier temps sur un travail statistique et cartographique de la géographie des implantations logistiques (RAIMBAULT, BAHOKEN, 2014) pour caractériser les périphéries supportant le développement logistique dans la métropole parisienne (1). Puis, grâce à un travail de terrain mené auprès d’acteurs de l’aménagement, de l’immobilier logistique et de collectivités locales, nous analyserons les ressorts, en termes immobiliers (2) et d’actions publiques (3), de la fabrique des espaces logistiques.
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